Iraq

The Exam
Shawkat Amin Korki
Iraq
90′
Jeune mère, Shilan (Avan Jamal) vit prise au piège d’une union sans amour avec son mari à Souleimaniye, grande ville du Kurdistan irakien. Sa petite sœur, Rojin (Vania Salar), est sur le point d’être mariée de force à un inconnu. Pour lui éviter de subir le même sort qu’elle, Shilan décide d’aider Rojin à passer ses examens d’entrée à l’université. Faire des études lui permettrait en effet d’échapper à un mariage arrangé, mais les places sont chères et, pour réussir, il faut savoir tricher et profiter de la corruption endémique. C’est ce qui amène Shilan à contacter un promoteur immobilier véreux et son complice, tous deux à la tête d’un trafic bien huilé de copies d’examen. En échange d’une importante somme d’argent, Rojin recevra les bonnes réponses pendant ses examens, aussi discrètement que possible… Réalisé par Shawkat Amin Korki (Crossing the Dust, Memories on Stone), l’un des rares cinéastes kurdes reconnus à l’international, The Exam tire son intrigue des réalités bien présentes qui minent le Kurdistan irakien – d’une part la corruption qui noyaute les institutions, jusque dans le système scolaire, d’autre part le patriarcat religieux qui pèse de tout son poids sur la condition des femmes. Grâce à une mise en scène tirée au cordeau, des éclairages clairs-obscurs et un hors-champ faisant miroiter la violence des guerres d’Irak, le cinéaste restitue avec brio l’atmosphère sombre et tendue dans laquelle évoluent ses personnages. Porté par deux jeunes actrices non-professionnelles impressionnantes de justesse, The Exam allie ainsi le drame social au polar noir et au thriller. Mais le film va au-delà de son sujet en répercutant par la bande les inégalités de genre et les disparités sociales en vigueur au Moyen-Orient. En résulte non seulement un puissant plaidoyer pour l’accès à l’éducation et la liberté des femmes, mais aussi un réquisitoire implacable contre la violence et l’impunité des hommes. Diffusion exclusive en streaming sur filmingo.
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Demi-lune (2006)
Bahman Ghobadi
Iraq
108′
Mamo, un vieux chanteur kurde célèbre et têtu décide de se rendre au Kurdistan irakien avec ses dix fils, dans un vieux bus, pour y donner avec eux un concert dont il rêvait depuis longtemps. Pour cette musique, cependant, la voix d'une femme est fondamentalement importante, mais les femmes ne sont pas autorisées à chanter en Iran. Donc avec une femme à bord, ils doivent voyager illégalement en Irak. Bahman Ghobadi est l'un des réalisateurs iraniens les plus renommés et a courageusement confronté la réalité contemporaine de la vie kurde avec des films tels que A Time for Drunken Horses et Turtles Can Fly, se déplaçant souvent habilement entre la tragédie profonde et un humour chaud et crû. Half Moon (Demi-lune) est plus léger, même si le film touche encore et toujours la réalité de la lutte kurde pour son identité et sa culture. Inspiré par cette mission influencée par Mozart, Ghobadi a créé un film imprégné par l'amour de la musique et qui souligne le rôle des femmes dans la création de la beauté musicale. La musique du film a été créée par l'un des artistes et compositeurs les plus célèbres d'Iran: Hossein Alizadeh.
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Kick Off (2009)
Shawkat Amin Korki
Iraq
81′
Des réfugiés occupent le stade de Kirkouk, n’ayant toujours pas trouvé de lieu où vivre. Deux amis passionnés de football veulent monter, après la victoire de l’Irak à la coupe asiatique, un tournoi entre Turcs, Arabes, Kurdes et Assyriens. Mais rien n’est simple en Irak. Dans un style enlevé, Shawkat Amin Korki livre une comédie dont la fraîcheur et l’humour soulignent d’autant plus le destin tragique de ces réfugiés dans leur pays. * * * * * * La joie de jouer En réalisant Kick Off, le jeune cinéaste kurde Shawkat Amin Korki réussit, avec peu de moyens et, surtout - car leur présence crève l’écran -, des acteurs nonprofessionnels, à exprimer la réalité d’une situation où la nécessité de la survie n’empêche pas de vouloir vivre. C’est-à-dire aussi aimer et jouer. Et ces acteurs le démontrent eux-mêmes, laissant voir leur propre joie de jouer, en faisant parfois des tonnes, pour notre plus grand plaisir. Aucun artifice pourtant, pour nous faire oublier la guerre et l’occupation: le bruit récurrent d’un rotor d’hélicoptère, le son des bombes, au loin, le petit frère d’Asu qui se traîne sur une jambe, une mine lui ayant enlevé l’autre, la situation précaire de ces réfugiés dans le stade. C’est ce stade qui sera d’ailleurs le lieu unique de l’action, dont les tribunes sont les remparts, protection hypothétique contre les agressions du monde extérieur. Le réalisateur nous en fera découvrir quasiment tous les recoins, montrant l’ingéniosité de leurs occupants à les utiliser. Korki ne nous cachera pas non plus les difficultés de coexistence entre les différentes nationalités, au moment de trouver un arbitre pour le tournoi d’Asu et Sako. Mais, là encore, il usera du ton de l’humour. Le choix du noir et blanc à la fois apporte une touche vériste, proche du documentaire - certaines scènes donnent l’impression du « direct », accentué par le sentiment d’improvisation qu’elles laissent - sentiment qu’il faut prendre ici dans un sens positif: car il apporte une telle vie au récit. Paradoxalement, cette absence de la couleur rappelle également certaines vieilles comédies italiennes des années cinquante avec leurs personnages haut en couleurs. S’il fallait trouver un film pour nous faire aimer l’Irak et les Irakiens, ce serait Kick Off qu’il faudrait choisir. Sans discussion. Martial Knaebel
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Crossing the Dust (2006)
Shawkat Amin Korki
Iraq
73′
2003, la statue de Saddam Hussein vient de tomber sur la place centrale de Bagdad. Asad et Rachid célèbre l’événement avec leurs camarades miliciens kurdes. Nous sommes au nord du pays, dans la partie kurde. Les deux compères ont pour mission de ramener de la nourriture d’un autre quartier de la ville. Sur le chemin du retour, le jovial Asad décide de recueillir un jeune garçon, qui semble perdu, et de le ramener chez ses parents. Rachid n’est pas très chaud, ayant toujours en tête le but de leur mission. Sa froideur tournera en quasi haine, presque par réflexe, lorsqu’il apprendra le prénom du gamin: Saddam. Dans le même temps, deux parents éplorés cherchent leur garçon qui se prénomme lui aussi Saddam. S’agit-il du même enfant ? Dans le même style qui a fait la réussite de Kick Off, le réalisateur kurde irakien Shawkat Amin Korki, traite sur un ton léger, ou le drame n’empêche pas l’humour, une histoire tirée d’un fait réel : sous Saddam Hussein, les parents donnant à leurs garçons le prénom du dictateur se voyaient récompensés en monnaies sonnantes et trébuchantes. Un prénom maintenant difficile à porter pour les enfants. Amin Korki entretient le suspens jusqu’au bout de ce road-movie urbain que l’on regarde avec beaucoup de plaisir.
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Memories on stone
Shawkat Amin Korki
Iraq
96′
Une histoire kurde Hussein et Alan, deux amis d’enfance kurdes décident de tourner un film qui retracerait le génocide perpétré par Saddam Hussein et ses troupes dans les années 80 où près de 200’000 Kurdes furent massacrés. Mais tourner dans l’Irak de l’après-guerre ne s’avère pas une chose si facile. La plus grosse difficulté arrive lorsqu’il s’agit de trouver la femme qui devrait jouer le rôle principal. Toutes celles pressenties se désistent l’une après l’autre. Alors qu’Hussein voit le projet capoter pour cette seule raison, une jeune femme apparaît et se propose. Sinur correspond tout-à-fait à ce qu’ils espéraient, il reste maintenant un dernier obstacle à franchir: obtenir l’accord de sa famille, c’est-à-dire celui de son oncle Hamid et de son cousin Hiwar qui en est follement amoureux et voudrait l’épouser. Etrangement, Sinur, elle, est prête à tout pour jouer ce rôle. Cependant, les problèmes ne s’arrêtent pas là pour nos deux amis, l’argent vient à manquer, mais ils sont prêts pour pouvoir finir le tournage. Le dernier jour du tournage, un coup de feu se fait entendre, Hussein s’écroule sans connaissance. Le film pourra-t-il enfin être vu sur un écran? Après CROSSING THE DUST (2006) et KICK OFF (2009), Shawkat Amin Korki poursuit son exploration du passé douloureux du peuple kurde irakien. Encore une fois, il évite la pose mélodramatique, usant de rebondissements parfois rocambolesques pour adopter un ton léger qui n’enlève pourtant rien au sérieux de son propos et où les allusions au cinéaste Yilmaz Güney sont fréquentes, qui rappellent les années héroïques du cinéma kurde.
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