Yared Zeleke

2015
Lamb
Yared Zeleke
Ethiopie
94′
Pour échapper à la sécheresse, le père d’Ephraïm décide de chercher du travail à la ville. Il confie alors son fils à un cousin éloigné, habitant une zone épargnée par le désastre. Pour le jeune garçon, une nouvelle vie commence qu’il n’aime pas et il fera tout pour repartir dans sa région natale. Premier film de Yared Zeleke, Lamb nous fait découvrir la vie des cam-pagnes éthiopiennes au travers du regard d’un enfant. Ephraïm et son père pleurent la mère qui vient de mourir, une parmi les milliers de victimes de la sécheresse. Chuni, le mouton du gamin reçoit ses confidences et, pour lui, Ephraïm va jusqu’à voler quelques épis de maïs. Le père, à bout de ressources, décide de chercher du travail à la ville. En chemin, il confie son fils à la famille de Solomon, un cousin éloigné, en attendant son retour. Ephraïm a du mal à s’intégrer dans cette nouvelle famille où il semble ne rien faire correctement: les travaux des hommes (les champs) ne l’attirent pas, alors qu’il montre un talent certain pour la cuisine, ce qui choque Salomon. Pour cou-ronner le tout, ce dernier veut sacrifier Chuni, le mouton, pour les prochaines fêtes. Ephraïm décide alors de trouver un moyen de s’enfuir avec Chuni son seul ami.Yared Zeleke et sa caméra adoptent le point de vue du jeune héros. Le jeune réalisateur avoue d’ailleurs volontiers que son premier film, par bien des aspects, a des côtés autobiographiques. Cependant, les ambitions de Zeleke vont bien au-delà: les rencontres et les aventures d’Ephraïm lui offrent l’occasion de traiter des défis et des espoirs auxquels est confronté l’Ethiopie. On ne peut alors s’empêcher de penser à La moisson des trois mille ans, le chef d’oeuvre de Haile Gerima, qui se déroulait lui aussi dans les mêmes décors majestueux. Les points de comparaison possibles sont en effet assez nombreux, bien que les époques ne soient plus les mêmes. Zeleke a ainsi changé le discours révolution-naire par des arguments liés à aujourd’hui: combattre la sécheresse comme première étape d’un progrès social. C’est quelques fois simplement exprimé, puisque c’est le gamin qui parle ou à qui on parle, et cette fausse naïveté donne une certaine légèreté au récit dont la leçon est encore une fois que la femme reste l’avenir de l’homme.
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